Tout pilote de ligne sait combien la charge d’un équipage et de passagers est importante !
Aussi, pas de décollage avant d’avoir sa check list en main de tous les voyants à valider avant de prendre le chemin du tarmac.
Pour un animateur de codéveloppement, c’est la même chose !
Découvrez dans cet article la check list indispensable à tout animateur.
Parce que le codéveloppement lorsqu’il est bien piloté permet vraiment de « planner » et de faire l’expérience du « flow collectif » … BON VOYAGE

1. PRÉPARER SON VOYAGE
Tout le monde a son billet ? Assurez-vous que vos participants connaissent la date et l’heure du vol et qu’ils l’ont bien notée dans leurs agendas.
Avec Compagnie vole-t-on ? Communiquez à vos participants le lieu et la salle de la réunion, les accès et si c’est à distance, les modalités de connexion à SquareMeeting© (quel navigateur leur est recommandé, comment ils peuvent compléter leur profil et se connecter une première fois).
Bagage à main ou bagage en soute ? Équipez vos participants en leur envoyant les consignes de préparation d’un sujet : préoccupation, problématique, projet ? Les conditions de prise en charge du bagage nécessitent qu’il s’agisse d’un sujet actuel, réel, et sur lequel le participant peut agir.
2. ON EMBARQUE
Tout le monde à bord ! Certains pilotes sont stricts, l’horaire, c’est l’horaire ! On décolle à l’heure. Après un délai de quelques minutes pour permettre à tout le monde d’arriver, invitez vos participants à « prendre place » et à s’isoler du bruit, des sollicitations extérieures (on passe son téléphone en mode avion !)
Présentation de l’équipage : pour démarrer, le commandant de bord se présente ainsi que tous les participants. On communique sur sa météo du moment. C’est l’inclusion !
Les consignes de sécurité : l’animateur expose les règles du groupe : confidentialité, présence, écoute et bienveillance. Elles sont nécessaires au décollage.
Masques à oxygène et gilets de sauvetage : l’animateur introduit sur SquareMeeting © l’espace de notes personnelles et la bouée de sauvetage (en haut à droite de l’écran) « aidez-moi ».
On ferme les portes de l’avion qui se lance sur le tarmac pour le décollage.

3. ON DÉCOLLE
Il ne s’agit pas que d’admirer les nuages ! Tout le monde va mettre la main à la pâte et rédiger son sujet avant de le partager au groupe. Pour ceux qui auraient oublié leur bagage dans l’aéroport, on rappelle les délimitations d’un sujet de codéveloppement. On n’hésite pas à répéter plusieurs fois la consigne. Pour consulter un article sur la façon d’affiner sa consigne : c’est par ICI.
Chacun partage son sujet et on vérifie le degré d’importance, d’urgence, l’envie de passer comme client.
On choisit un client en fonction de l’appétence à être client, de l’envie du groupe à traiter un sujet et on s’assure que les sujets qui ne sont pas retenus soient toutefois bien accueillis. On évite par exemple de dire : « ce sujet n’intéresse personne« .
Le client expose son sujet, on vérifie que chacun a compris qu’il ne doit pas être interrompu à ce moment là. Les consultants prennent des notes.
4. ON SE MET EN ORBITE
L’avion atteint sa vitesse de croisière mais il peut malgré tout y avoir quelques turbulences, aussi on rappelle les consignes à appliquer dans l’étape de clarification du sujet. Et pour éviter tout malentendu on rappelle que les questions doivent être des questions de compréhension et de clarification, pas de réponses ! On privilégie les questions ouvertes pour élargir le champ et prendre de la hauteur au dessus des nuages.
Si besoin, on fait reformuler des questions déguisées pour aider le participant à identifier ce qu’il cherche vraiment à comprendre/à savoir. On proscrit les jugements de valeur : « on dirait que », « j’ai l’impression que » …
5. PREMIER SERVICE
Après cette étape de clarification on propose au groupe de partager sa compréhension du besoin sous le format « ce que je comprends de ton besoin est comment faire pour … » Ici on valide dans sa check list qu’il n’y a pas d’analyse du sujet (souvent tintée de jugement) et qu’on retrouve bien ce que chacun comprend de la demande potentielle.
Le client se sert dans ce qu’il entend et s’appuie sur les échanges jusqu’ici pour formuler sa demande au groupe : « aidez-moi à …« . On s’assure que dans sa demande il y a un besoin, une difficulté à faire, et pour s’aider on peut valider que la demande s’intègre dans ce schéma : « aidez moi à … dans le but de … compte tenu du fait que … »

6. ON AMORCE L’ATTERRISSAGE
Maintenant que la demande du client est formulée, on s’y réfère pour apporter des feedbacks, retours d’expérience, solutions concrètes. La check list : le client ne répond pas et prend des notes. Les consultants s’assurent qu’il ait le temps de noter. Les consultants prennent la parole à tour de rôle pour favoriser l’émergence de nouvelles idées et ne se répètent pas. On évite les « rebonds » qui n’apportent pas davantage.
On s’assure que les consultants parlent à la 1ère personne : « voilà ce que moi je ferais dans cette situation » pour laisser le client libre de prendre ou non les propositions qui lui sont faites. Lui seul sait ce qui peut l’aider à répondre à sa demande.
7. ATTERRISSAGE
Le client partage au groupe ce qu’il souhaite garder de ce qui lui a été proposé et ce que cela lui a inspiré. Les consultants écoutent sans réagir. On vérifie que le client ne se justifie pas sur ce qu’il ne garde pas pour ne pas porter de jugement indirect sur les propositions qui ne sont pas retenues.
On s’assure que les participants ne quittent pas l’embarcation sans avoir partagé leurs apprentissages. À l’arrivée, tout le monde se précipite souvent dans l’allée alors que l’avion n’est même pas encore immobilisé.
On rappelle donc l’importance de cette étape d’apprentissages ou chacun partage au groupe les enseignements qu’il retire de la séance pour lui-même : résonances, prise de conscience, …
8. STABILISATION
Ça y est l’avion s’est arrêté. On prend le temps avant de se quitter de partager son feedback sur la séance et la façon dont elle a été vécue par chacun. C’est un peu le poste de déclaration des douanes. Il peut être utile de faire un point et revenir sur certains passages de la séance qui auraient besoin d’être clarifiés dans leur forme.
9. ENQUÊTE DE SATISFACTION
On n’oublie pas de revenir lors du prochain vol sur le sujet du client précédent pour qu’il partage ce qu’il a pu mettre en place depuis la dernière séance. On assure le suivi du groupe avec éventuellement des compléments en termes de lecture et indices de satisfaction pour s’améliorer en continu en tant qu’animateur.

En résumé, voilà la check list de l’animateur au complet :
EN AMONT
⊕ Date et heure bloquées dans les agendas
⊕ Informations pratiques : lieu et salle, facilités d’accès. Si c’est à distance, modalités de connexion à SquareMeeting ©, navigateur recommandé, informations concernant l’accès au son ou à la conférence téléphonique.
⊕ Se préparer : en identifiant un sujet réel, actuel, sous influence, une préoccupation, problématique, ou un projet.
PENDANT
⊕ On introduit le processus et/ou l’outil ainsi que les modalités de prise de parole
⊕ On se (re)connecte en donnant la parole à chacun pour qu’il se présente et communique sur sa météo du moment
⊕ On s’aligne sur les règles de bon fonctionnement du groupe
⊕ On écoute les sujets des participants et on s’assure qu’ils soient réels, actuels, sous marge de manoeuvre. On vérifie l’appétence à être client et l’envie du groupe à contribuer à un sujet. On arbitre sur le choix du sujet final.
⊕ On guide le groupe dans le questionnement en maintenant le cadre ( : pas de réponse, questions ouvertes), en aidant le groupe à élargir le champ d’investigation, en étant modélisant, en s’assurant qu’il n’y ait pas d’analyse ou de jugement de valeur.
⊕ On propose au groupe de faire un point sur ce qu’il comprend de la demande à ce stade en s’assurant que la reformulation soit une question sous la forme : « ce que je comprends de ton besoin c’est comment faire pour … » On précise que la compréhension du besoin est subjective, ni vraie, ni fausse. Qu’elle permet au client de voir où en est le groupe de la compréhension de sa demande pour l’affiner.
⊕ On écoute et on aide le client à affiner sa demande « aidez-moi à … (compte tenu du fait que … dans le but de …)« . On s’assure que la demande soit ensuite comprise de tous et que chacun se sent capable d’y contribuer en l’état.
⊕ On guide le groupe dans un apport créatif de retours d’expérience, solutions, feedbacks. On s’assure que chacun parle à la 1ère personne de SON expérience pour laisser le client libre. On régule la parole et on laisse le temps au client de prendre des notes. On s’assure qu’il ait compris les propositions qui lui sont faites.
⊕ On écoute le client partager les pistes d’actions qu’il veut investiguer pour faire évoluer sa situation. On vérifie que le groupe reste dans une démarche d’apprentissage et partage les enseignements qu’il retire de la séance.
⊕ On veille à ne pas clôturer trop vite en donnant la parole au groupe pour un feedback sur son vécu de la séance. Là, on ne revient plus sur le sujet traité.
Merci d’avoir voyagé avec nous à la lecture de cet article ! Partagez-nous vos avis en commentaire.
Laurence M.
Sylvie V
Myriam GAYOT
Florence Kieken
CATHERINE THIBAUX