4 pièges à éviter pour renforcer la collaboration
Groupes de travail, équipes projets, travaux de groupes… travailler ensemble conduit souvent à tomber dans les mêmes pièges : inégalité d’investissement, souci de se faire mousser, c’est à qui parlera le plus fort ou sera le plus critique pour montrer sa valeur, etc. Bref, les enjeux individuels prennent souvent le pas sur le projet.
Quels sont les pièges à éviter et surtout comment les éviter pour renforcer un investissement commun, au service du but final ?
À l’image d’expériences de réalité virtuelle qui obligent à faire confiance à l’autre quand on a un casque sur les yeux qui nous donne à voir une autre réalité, découvrez dans cet article comment le codev permet de prendre conscience de l’importance de la confiance en collectif.
Piège n°1. La dictature de l’expertise
Quel écueil observe-t-on souvent dans les groupes de travail classiques ?Chacun a besoin de s’y illustrer ou d’y prouver sa légitimité. Or, collaborer, c’est accepter que chaque participant par sa personnalité et son parcours propre est susceptible d’apporter au groupe. Même le “naïf” y tient un rôle important car il saura poser des questions que les autres ne se posent plus et qui méritent pourtant
d’être posées.

C’est précisément ce que l’on expérimente dans le codéveloppement. Récemment, lors d’une séance avec un groupe d’ingénieurs en industrie, l’un d’eux fraîchement arrivé dans l’équipe a posé la question : “Mais pourquoi fait-on toujours deux moules sur la chaîne de production au lieu d’un”? La réponse était unanime : “On a toujours fait comme ça”. Et puis la discussion a permis d’identifier que la règle d’un double moulage était de vigueur avec les anciennes machines et que bien qu’en n’ayant plus lieu d’être, elle était restée d’usage. Pour gagner du temps il a été décidé qu’un seul moulage serait proposé à la Direction. Des centaines de milliers d’économie en perspective !
#TousCompétents! Pour collaborer efficacement, la philosophie du «codev» est précieuse : il n’y a pas de sachant, uniquement des personnes de bonne volonté qui veulent se poser les bonnes questions. Cet exercice apprend à voir différemment les différences de connaissance et d’expertise au sein d’un groupe.

Piège n°2. Un pour tous, chacun pour soi
Le travail de groupe tourne souvent au clientélisme : on y vient quand on a besoin de trouver des solutions pour soi,
ses soucis, ses enjeux. Le reste du temps, on peut être tenté de «passer son tour» et de prioriser d’autres activités.
Or, une véritable collaboration nécessite de la solidarité. Savoir que l’on peut compter les uns sur les autres est précieux. Mais concrètement, comment trouver les ressources pour faire participer tout le monde, même ceux qui pensent ne pas avoir de besoin spécifique ?
Là aussi, l’ADN du codéveloppement contient un gène précieux. Bien qu’au cours d’une séance, on porte son attention sur un “client de séance” dont le sujet est travaillé en collectif, chacun est responsable de son propre apprentissage. Pour s’assurer d’apprendre quelque chose de chaque séance, il va débuter la séance en identifiant son propre besoin ou les compétences sur lesquelles il souhaite travailler durant la séance. (C’est également ce que met en avant une approche parente du codéveloppement, l’Action Learning et notamment sa déclinaison Virtual Action Learning sur SquareMeeting). Ainsi, pendant la séance, il va pouvoir focaliser son attention à la fois sur le client et sur ses besoins propres, notamment en fin de séance (étape des apprentissages), avec une certaine hauteur de vue.
#TousConcernés! A quoi cela sert-il concrètement au sein d’un groupe de travail ? L’exercice est modélisant et permet à chacun d’apprendre à identifier et exprimer ses objectifs propres pour les relier au sujet commun avec intention et transparence. Dit autrement, “On trouve dans la collaboration ce qu’on est prêt à y mettre”. En codev, cette règle est clairement posée au départ et une séance “pauvre” n’est souvent que le reflet d’un investissement minime. A ce propos, si vous voulez vous-même expérimenter une séance riche, inscrivez-vous à nos séances découverte de codéveloppement en ligne.
Piège n°3. Le règne du politiquement correct
N’avez-vous pas vécu des réunions dans lesquelles personne n’ose réellement poser des questions de fond, confronter, bref faire réellement avancer le sujet? Vivre de telles «collaborations» peut faire fuir le travail de groupe et renforcer les comportements individualistes !

Une bonne collaboration, c’est quand chacun porte non seulement la responsabilité de
s’investir dans le groupe mais aussi celle d’y apporter une plus-value. En codéveloppement, chacun est responsable d’apporter cette plus-value d’une manière équilibrée. D’un côté, parce les sujets traités comportent aussi tous une dimension personnelle, chacun doit faire preuve d’une délicatesse toute particulière, peser ses mots, retenir son jugement et le transformer en questions “neutres”, pour prendre soin de l’autre. De l’autre, chacun doit formuler des questions qui éclairent, confrontent, mettent le doigt sur un aspect que le groupe n’avait peut-être pas vu.
#TousResponsables ! C’est dans ces moments que chacun mesure et peaufine son impact sur autrui, en incarnant une posture de confrontation bienveillante. Loin du politiquement correct ou d’un monde de «business bisounours», la collaboration devient alors une permission à oser, tenter, ouvrir, parce que le cadre le permet.

Piège n°4. L’inefficience… non pire, l’inefficacité
Qui n’a pas connu de réunions dans lesquelles certes les sujets sont intéressants, certes on prend de la hauteur de vue, mais dont concrètement il ne sort aucun résultat ?
Encore une fois, ces expériences tuent la collaboration ! De telles déceptions forgent ou renforcent la croyance que seul on va plus vite… et aussi plus loin.
Renforcer une culture de collaboration, c’est faire en sorte que chacun puisse se sentir efficace et productif grâce aux temps collectifs.
Comment créer ces conditions ? En codev, en 90 à 120 minutes, on identifie des solutions concrètes pour traiter une situation précise. Chacun repart avec des pistes d’action pour lui-même. Le client se sent particulièrement engagé moralement envers le groupe, qui l’a aidé à trouver des solutions concrètes à une situation bloquée.
#TousRedevables ! Une bonne collaboration passe par l’acceptation de chacun, puis le désir, de recevoir de l’aide d’autrui. Chaque membre du groupe est alors redevable envers ses pairs et cette connexion émotionnelle renforce l’efficacité des temps collectifs. Dit autrement, en passant par la relation, on trouve le chemin de l’efficacité.